La migration

Lorsqu'une tribu, prospère, devenait importante, un groupe composé d'un chef, de quelques chasseurs et de leur épouse, parfois d'enfants, partaient à la recherche d'un nouveau territoire. Un groupe comportait une vingtaine de personnes, en nombre égal d'hommes et de femmes, et cette règle s'appliquait aussi aux enfants. Notre tribu était heureuse et ne manquait de rien, nous devenions de plus en plus nombreux. Après bien des délibérations, un groupe destiné à explorer de nouveaux territoires et à s'y installer fut formé. Bien armés, vêtus, avec des provisions, du feu, nous partîmes en sachant que nous ne reviendrions jamais, quoiqu'il puisse arriver.
Après bien des jours qui ne m'ont guère marqués, -étant très jeune-, très loin de notre tribu d'origine, notre groupe est arrivé sur une espèce de plateau surmontant une plaine immense couverte d'herbes hautes et de buissons épais. On y voyait les Géants (éléphants à longues défenses), et nous pensions donc qu'il y avait du gibier. En nous déplaçant, nous sommes arrivés à une falaise. C'est un peu à l'abri de celle-ci que nous avons passé notre première nuit sur le nouveau territoire. Il faisait très froid, et la recherche d'un abri était impérative. Le lendemain, nous avons découvert une grotte qui paraissait idéale. En y pénétrant avec précaution, un chasseur est parti l'explorer. Pas pour longtemps : un ours immense avait été dérangé et l'avait chassé promptement en le poursuivant et en montrant ses dents, les babine retroussées. Il était magnifique.

La nouvelle Demeure

Nous avons décidés d'élire domicile dans cette grotte, nous en avions besoin, et nous avons décidés de chasser son occupant. Après bien des tentatives pour le déloger, sans succès, nous avons encore passé une nuit dehors par grand froid. La décision a alors été prise de tuer l'ours puisque nous n'arrivions pas à le déloger. Nous savions que c'était une décision injuste, il était chez lui, mais notre survie en dépendait, d'autres nuits dehors n'étaient pas supportables. Le lendemain, l'ultime confrontation a eu lieu, le mauvais caractère de l'ours ne laissait pas de choix. Lorsqu'il fut tué, nous l'avons entouré, nous étions tristes d'avoir dû faire ça, il était magnifique et nous l'admirions pour sa beauté, son courage et sa force. Nous nous sentions coupables aussi de lui avoir volé son habitation sur laquelle nous n'avions aucun droit et de l'avoir tué pour ça. Enfin, au bout d'un long moment, nous nous sommes approchés de notre nouvelle demeure.
(à suivre)